La saison cycliste 2019 en 10 questions
La rédaction cyclisme de La Dernière Heure - Les Sports se lance dans 10 pronostics pour l’année qui débute.
- Publié le 03-01-2019 à 07h03
- Mis à jour le 03-01-2019 à 07h59
La rédaction cyclisme de La Dernière Heure - Les Sports se lance dans 10 pronostics pour l’année qui débute. La Belgique restera-t-elle n° 1 mondial en 2019 ?
La Belgique a terminé la saison 2018 première nation mondiale au classement UCI. Ses coureurs ont fait preuve d’une belle régularité au plus haut niveau. Mais c’est surtout en largeur et en quantité que les Belges ont brillé et bien essentiellement dans les grandes courses d’un jour. Pour rester au plus haut niveau, il leur faudrait réussir des performances non seulement dans les principales courses d’un jour, mais également dans les courses à étapes. L’émergence, aux côtés de Greg Van Avermaet et Philippe Gilbert, de la nouvelle génération que représentent Tiesj Benoot, Tim Wellens, Dylan Teuns, Oliver Naesen, Yves Lampaerts mais aussi Jasper Stuyven, Victor Campenaerts ou Wout Van Aert devrait permettre à la Belgique de se maintenir sans problème parmi les trois plus fortes nations cyclistes.
OUI > 20 %
NON, dans le top 3 > 80 %
NON, dans le top 5 > 0 %
NON, au-delà > 0 %
PAS D’AVIS > 0 %
Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet gagneront-ils le Mondial ou un monument ?
Après une formidable saison 2017, Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet sont rentrés (un peu) dans le rang l’an dernier. La saison 2019 sera-t-elle celle du passage de témoin pour nos deux champions ou du retour au premier plan ? Nous privilégions cette dernière affirmation avec un avantage à la "jeunesse" du Flandrien. Gilbert aura 37 ans en juillet, Van Avermaet 34 en mai. Mais ni l’un ni l’autre n’évoquent leur retraite et les mots ambition et victoire rythment toujours leurs conversations. Seul bémol pour le Liégeois, comment aura-t-il récupéré de sa fracture de la rotule ? Son retour fracassant et son succès à Isbergues l’automne dernier nous ont donné une indication. Gilbert est bien capable de poursuivre son incroyable moisson dans les classiques et d’ajouter un succès dans l’un ou les deux monuments qui lui manquent encore, Milan-Sanremo et Paris-Roubaix même s’il sait que ce sera extrêment difficile. "Je me donne plus de chance dans cette dernière", affirme le coureur de Deceuninck-Quick Step. Pour Van Avermaet, la question est surtout celle de son entourage. Il a changé d’équipe même si CCC est le prolongement, mais en très différent, de BMC. C’est sur les épaules, ou plutôt les cuisses, du champion olympique que reposent les plus grands espoirs de la nouvelle formation polonaise du WorldTour. "Loin de (le) paralyser, cette pression supplémentaire (le) transcende", affirme Van Avermaet.
OUI pour Van Avermaet > 75 %
Oui pour Gilbert > 25 %
Quelle campagne des classiques pour Van der Poel et Van Aert ?
Un mois après leur affrontement arc-en-ciel au mondial de cyclo-cross à Bogense, où une fois encore Mathieu Van der Poel aura tout à perdre et Wout Van Aert tout à gagner, les deux champions vont prolonger leur affrontement. Sur la route cette fois et singulièrement dans la campagne des classiques printanières dont le Belge avait été la révélation il y a douze mois. Sur le papier, Van Aert a d’ailleurs un avantage sur son éternel rival qui ne sera toutefois pas le seul dans les prochains mois, loin de là. L’Anversois possède l’expérience de l’an passé, donc, et ses débuts réussis vont le booster. Il effectuera ses débuts dans le WorldTour le 1er mars, chez Jumbo-Visma, et bénéficiera aussi d’un entourage supérieur et nettement mieux rôdé que celui de Van der Poel dont l’équipe Corendon-Circus débute avec lui au niveau procontinental et sur la route. Leur programme respectif étant différent, ils ne se retrouveront face à face qu’en trois occasions, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et l’Amstel Gold Race. De l’un et de l’autre, on peut cependant tout attendre et certainement, vu leur immense talent, de nouveaux exploits et même des confrontations directes dans la finale des classiques comme cela avait été le cas à l’Euro de Glasgow.
Van Aert va confirmer 2018 > 20 %
Van der poel fera mieux encore > 20 %
Van Aert gagnera une classique > 20 %
Van der Poel gagnera une classique > 20 %
Les deux en gagneront une > 20 %
Fatigués, ils vont rater leur printemps > 0 %
Chris Froome gagnera-t-il un 5e Tour ?
Un an après avoir tenté le doublé Giro-Tour et s’y être (à moitié puisqu’il a d’abord enlevé le maillot rose) cassé les dents comme Alberto Contador avant lui, en 2011 et 2015, Chris Froome va se focaliser à nouveau sur le Tour de France en 2019. Fatigué par le Giro mais aussi par l’affaire de son contrôle anormal, le Kenyan blanc avait fini 3e de la Grande Boucle. Il en a tiré des enseignements. "La décision a été difficile à prendre", avouait-il ce mardi en dévoilant son programme de la saison à venir. "Surtout après avoir gagné le Tour d’Italie l’an passé, ce fut dur de ne pas choisir de défendre mon maillot rose." Alors, si le départ du Tour était donné aujourd’hui, Froome en serait sans doute le favori n° 1. "Pour 2019, le Tour est mon objectif principal", affirme-t-il. "J’arrive à un moment dans ma carrière (NdlR : il a 33 ans) où je pense à la trace que je veux laisser dernière moi et si je peux gagner le Tour une 5e fois, ce serait juste incroyable. Seuls quatre coureurs ont pu le faire." Le coureur de Sky, malgré (où grâce à) la présence de Geraint Thomas à ses côtés, peut vraiment enlever un cinquième Tour de France et égaler Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.
OUI > 80 %
NON > 20 %
Valverde fera-t-il honneur au maillot arc-en-ciel ?
À 38 ans, Alejandro Valverde a terminé sa dix-septième saison dans les pelotons en n°1 mondial et avec le maillot arc-en-ciel (enfin) sur les épaules. Le Murcian y fera-t-il honneur ? Sauf accident, on peut quasi en être certain. Malgré son âge, Valverde est toujours au sommet, physiquement, mais aussi mentalement. Il est même libéré après avoir couronné son immense carrière avec la conquête du titre mondial. Ceux qui pensent que ce succès pourrait le déconcentrer et lui faire courir les saisons de trop (il a prévu de ne pas arrêter avant la fin 2020, voire d’aller plus loin encore) ne connaissent pas le coureur de Movistar, heureux aussi de ne plus devoir retourner au Tour cette année. Son exceptionnel talent, sa soif de succès, le champion du monde va les mettre en évidence dès le printemps qui le verra découvrir le Tour des Flandres. À l’image de tous les champions de sa trempe, il devrait y faire plus que de la figuration, mais, évidemment, c’est dans les classiques plus vallonnées ainsi que dans les courses à étapes que l’on verra le maillot arc-en-ciel à son meilleur niveau.
OUI, en regagnant au moins une classique wallonne > 35 %
Oui, en brillant sur les pavés > 30 %
Oui, en gagnant un deuxième mondial > 20 %
Non, il sera victime de la malédiction de l’arc-en-ciel > 15 %
Le retrait de Sky aura-t-il un effet sur l’équipe ?
Après dix ans de présence dans les pelotons et une vraie domination exercée ces dernières saisons dans les Grands Tours, l’équipe Sky va-t-elle perdre son leadership et singulièrement sur le Tour de France ? C’est possible, eu égard à l’annonce du retrait de Sky comme partenaire principal de la formation. Son manager, Dave Brailsford, se doit désormais de trouver au plus vite un repreneur pour un budget estimé à trente millions d’euros ! Et cela, avant le départ du Tour de France. Car c’est sans doute la seule condition pour espérer mener à bien le défi de faire cohabiter Froome et Thomas une nouvelle fois dans la course au maillot jaune. L’expérience récente, notamment celle de la BMC, montre qu’une équipe qui arrête vit des moments de plus en plus difficiles au fur et à mesure que la saison s’écoule. Les Sky parviendront-ils à faire exception à cette règle s’ils ne trouvent pas un partenaire équivalent ? On en doute.
OUI, on le verra dès le Tour > 25 %
NON, car Brailsford va trouver un nouveau sponsor > 25 %
NON, mais l’équipe va descendre d’un niveau comme BMC > 50 %
Le Tour de France 2019 sera-t-il plus passionnant que les précédents ?
Ses organisateurs ont beau (essayer de) faire preuve de multiples initiatives, année après année, le Tour de France reste malheureusement le moins passionnant des trois Grands Tours. La course au maillot jaune est en fait victime de son énorme succès. Ses enjeux, pas uniquement celui de la victoire finale, mais n’importe lequel en fait, sont tellement importants pour les sponsors, les équipes et les coureurs que l’épreuve reste trop souvent fermée. Pourquoi en serait-il autrement cette année, malgré, une fois encore, un parcours qui promet beaucoup ? Le niveau général du peloton au départ du Tour, où chaque équipe aligne ses meilleurs coureurs, n’est en rien comparable à celui du Giro ou de la Vuelta. Même le fait d’aligner des équipes de huit coureurs au lieu de neuf n’a pas modifié la tendance en 2018.
Non, il sera fermé comme d’habitude > 50 %
NON, car un coureur dominera > 25 %
Oui, la rivalité Froome-Thomas fera tout exploser > 10 %
Oui, le parcours promet une belle bagarre > 15 %
Peter Sagan deviendra-il cette saison le premier quadruple champion du Monde ?
Manifestement, Peter Sagan n’aime pas le maillot de ses équipes. Depuis sa victoire en 2011 dans le championnat de Slovaquie sur route, suivie par beaucoup d’autres ainsi que par la conquête du titre européen, de trois couronnes mondiales et d’une exceptionnelle kyrielle de maillots distinctifs dans chaque course à étapes auxquelles il participe, Sagan n’a guère pu revêtir ses différentes tuniques de marque que lors des chronos. Pour la première fois depuis trois ans, on ne le verra pas, pourtant, avec le maillot arc-en-ciel sur le dos cette saison. Mais au Yorkshire, fin septembre, le coureur de Bora-Hansgrohe va obtenir une nouvelle occasion de devenir le premier quadruple champion du monde de l’histoire. Pour le moment, Peter Sagan partage ce record avec Alfredo Binda, Rik Van Steenbergen, Eddy Merckx et Oscar Freire avec le petit avantage d’avoir gagné trois fois de suite. À bientôt 29 ans, il lui reste normalement plusieurs occasions pour parvenir à un quatrième succès, mais l’on pensait cela aussi de Freire lorsqu’il s’imposa pour la troisième fois. Contrairement à celui d’Innsbruck, le tracé britannique, entre Leeds et Harrogate, où sept tours d’un circuit technique et pentu seront à couvrir, peut convenir au Slovaque, à la condition qu’il soit en pleine forme, car la course arc-en-ciel 2019 (285 km !) s’annonce, elle aussi, très difficile.
Oui > 50 %
Non > 50 %
Qui seront les meilleurs sprinters en 2019 ?
Initié en 2017, confirmé la saison dernière, le changement de génération dans le petit monde des sprinters devrait devenir définitif ces prochains mois. Pour Mark Cavendish, André Greipel et même Marcel Kittel, plus ou moins atteints par le poids des ans, monter sur la plus haute marche d’un podium va devenir de plus en plus difficile et certainement dans les courses les plus importantes.
Les jeunes sprinters ont pris le pouvoir avec à leur tête Elia Viviani, lequel doit encore confirmer au Tour de France son titre de roi des victoires conquis en 2018. Le champion d’Italie emmène la nouvelle vague avec son ex-équipier Fernando Gaviria et Dylan Groenewegen. Déjà, d’autres noms se pressent dans leur sillage, ceux de Caleb Ewan, le remplaçant de Greipel chez Lotto Soudal, ou celui de Pascal Ackermann, le champion d’Allemagne, qui doit encore confirmer au plus haut niveau.
Elia Viviani > 30 %
Fernando Gaviria > 24 %
Dylan Groenewegen > 18 %
Caleb Ewan > 17 %
Pascal Ackermann > 6 %
Marcel Kittel > 5 %
Cavendish, Greipel, Démare, Matthews... > 0 %
Que peut-on attendre des débuts de Remco Evenepoel chez les pros?
Après avoir remisé ses crampons de footballeur et avoir débuté sa carrière cycliste sur les chapeaux de roues, écrasant autant que faire se peut la catégorie des juniors, Remco Evenepoel est devenu officiellement professionnel ce 1er janvier. Le coureur brabançon a sauté une étape, snobant la catégorie des espoirs. Commet-il une erreur ? Réussira-t-il ses débuts au plus haut niveau alors qu’il n’aura 18 ans que dans trois semaines (le 25 janvier) ? Evenepoel est un diamant brut qui doit être taillé. On veut croire que Patrick Lefevere est un orfèvre qui a les qualités pour magnifier à l’avenir les carats du Cannibale de Schepdaal. Certes, avec moins de deux saisons cyclistes dans les jambes, il manque cruellement d’expérience. Le programme qu’on lui connaît, avec, en gros, une course à étapes d’une semaine loin de la Belgique, chaque mois pour la première partie de saison, semble raisonnable. Il doit permettre au jeune coureur de Deceuninck-Quick Step de franchir avec une certaine tranquillité le cap de ses premiers pas, avant de passer de palier en palier. Le plus dur reste à faire, évidemment, mais le talent ne ment jamais. Rappelons aussi que si l’ancien Anderlechtois était resté joueur de foot personne ne s’inquiéterait ou ne s’étonnerait de le voir devenir professionnel à 19 ans. Souvenons-nous également que de multiples coureurs ont déjà atteint le plus haut niveau à cet âge précoce, comme Filippo Pozzato, mais surtout Giuseppe Saronni, Rik Van Steenbergen, Frank Vandenbroucke ou Eddy Merckx, pour n’en citer que quelques-uns et non des moindres.
De belles prestations mais pas de succès > 50 %
Une première victoire et le top 100 mondial > 50 %
Plusieurs succès et le top 50 > 0 %
Des débuts difficiles, il est trop jeune > 0 %